ENTRETIEN AVEC SULEIMAN BARAKA, ASTROPHYSICIEN À GAZA

Publié le 18-11-2009

(Entretien réalisé en anglais par CAPJPO-EuroPalestine)

LA PALESTINE A ENCORE DES RÊVES

Suleiman Baraka, dont le fils de 10 ans a été tué par les bombardements israéliens l’hiver dernier, alors qu’il se trouvait en formation aux Etats-unis, attend avec impatience l’arrivée de ses collègues astrophysiciens français, qui vont participer à la Marche de Gaza, et préparent un beau projet commun, qu’ils nous feront découvrir sur place, dans la bande de Gaza, à la fin décembre. Ci-dessous un entretien avec Sueliman, qui donne aujourd’hui même une conférence d’astronomie au centre Culturel Français de Gaza. (Voir photos ci-dessous).


Bonjour Suleiman. Vous savez que vous allez recevoir la visite de plusieurs de vos collègues astrophysiciens français, qui tiennent à vous manifester leur solidarité, dans le cadre de la Marche Pour Gaza ?

  Oui, je suis très heureux à cette perspective et j’ai commencé à informer tout le monde autour de moi, de cette visite très importante, à commencer par l’Institut d’Astronomie .

 Que comptez-vous faire pendant leur court séjour à Gaza ?

  Avec mes chers amis astrophysiciens français, nous avons le projet, durant leur venue fin décembre, de réaliser notamment une conférence scientifique et des présentations d’activités pédagogiques liées à l’astronomie pour les écoliers, et en particulier pour ceux de l’école où étudiait mon fils Ibrahim (10 ans) avant d’être tué l’hiver dernier.

Nous réaliserons peut-être quelques expériences permettant aux jeunes de contempler le soleil d’une nouvelle manière, au travers de filtres solaires. Et peut-être aussi quelques autres surprises...

Vous avez perdu votre fils de 10 ans et votre maison a été détruite au cours de l’opération israélienne "Plomb durci". Vous avez eu la possibilité d’accueillir ensuite le reste de votre famille aux Etats-Unis, mais vous avez fait le choix de revenir vivre à Gaza. Pourquoi ? Et comment vivez-vous actuellement ?

Je suis revenu à Gaza le 1er octobre dernier, pour plusieurs raisons. Parce que la Palestine a besoin de nous, parce que ma famille au grand complet a besoin de moi, et parce que je veux continuer à faire partie de la communauté scientifique internationale, en étant ici....


Entretien réalisé en anglais par CAPJPO-EuroPalestine


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L'Article qui suis a été refusé par une grande revue d'astronomie destinée au grand public parce qu'il ne pouvait pas passer les références explicites au conflit , les passages sur-lignés sont ceux incriminés.

Sous le ciel de Palestine


Il fait nuit maintenant. Avec le groupe d’enfants, nous nous éloignons du feu pour profiter des astres. Commence alors le jeu du repérage des constellations créées dans la journée en reliant les points d’une carte du ciel vierge. Nous aurions pu oublier que nous étions dans la bande de Gaza. Mais la réalité quotidienne des Palestiniens nous a bien vite rattrapés.

Le cliquetis des chars israéliens, venus déraciner les arbres du verger à côté, s’est fait entendre. La peur des enfants, oubliée le temps d’un regard vers les étoiles, et les risques de tirs aveugles, nous ont obligés à rentrer.

Il en aurait fallu plus pour qu’avec ceux et celles du club des jeunes scientifiques (muntada.org) et de l’institut de pédagogie nouvelle (Institut Canaan) nous renoncions au projet « Sous le ciel de Palestine ». La vie est tenace. Il a s'agi de donner à tous et à toutes goût à l'astronomie, puis de former des acteurs éducatifs pour assurer une suite. La force de l'astronomie, outil d'échange interculturel, a là-bas été démontrée :

animation de nuit avec des filles dans un camp de réfugiés géré par le Hamas, débats sur les relations science/religion.


Il n’a pas été aisé d’emmener des télescopes.

Les militaires israéliens les ont d’abord confondus avec des armes de destruction massive.

Dans les écoles et centres aérés de Gaza, les instruments ont juste permis d’ouvrir vers les anneaux de Saturne une petite brèche dans l’horizon terrestre emmuré. Aujourd’hui une Société d’astronomie palestinienne est constituée et développe des projets (www.pas.ps). Vous pouvez la soutenir. Et ainsi ceux et celles qui y vivent.


Sivan Halevy, animateur scientifique à Toulouse

Il ne passera pas dans la presse, c'est dommage, au moment ou des associations  palestiniennes auraient voulu participer à l'Année Mondiale de l'Astronomie.

l'astronomie un lien inter-culturel, un lien avec l'histoire, pour tous, partout, le jour la nuit, en Palestine, en banlieue ou ailleurs...

https://vimeo.com/45186713

A publié le mardi 23 février 2010

" Observer le ciel de Gaza pour rêver au-delà du blocus "

une interview Suleiman BARAKA un astrophysicien palestinien et ancien employé de la NASA veut faire découvrir aux enfants de Gaza l’univers qui existe au-delà du blocus israélien.

Propos recueillis par Rania MASSOUD.

Alors que, pour de nombreux Gazaouis, tourmentés par les bombardements israéliens, le ciel est désormais synonyme de mort, Suleiman Baraka y voit, au contraire, une source d’espoir et de paix. « Si vous demandez aujourd’hui aux enfants de Gaza ce qu’ils voient lorsqu’ils regardent le ciel, ils vous répondront qu’ils ne voient que des hélicoptères et des avions de combat israéliens, affirme cet astrophysicien palestinien, interviewé par téléphone à Gaza. Je veux leur montrer que le ciel n’est pas que source de destruction et de mort. »

La mort, Suleiman Baraka l’a vécue de près, de trop près. Il était aux États-Unis où il travaillait comme professeur à Virginia Tech avec la NASA lorsqu’il a appris la mort de son fils, Ibrahim, âgé de onze ans. Ibrahim a été tué le 5 janvier 2009 par un raid israélien lors de l’offensive « Plomb durci » contre la bande de Gaza. Sa maison à Khan Younes a été complètement détruite par les bombardements et sa famille s’est retrouvée du jour au lendemain sans abri ni nourriture. « C’était très difficile pour moi émotionnellement et psychologiquement parce que je n’arrivais pas à rejoindre ma famille, alors que je savais qu’elle était en danger, dit-il. Ma maison n’était pas une base militaire. Sur le toit de mon immeuble, il n’y avait pas de lance-roquettes, mais un télescope qui permettait à mes enfants d’observer les étoiles et l’univers. »

Après la mort de son fils, Suleiman, bouleversé, décide de quitter les États-Unis et de rentrer définitivement à Gaza. « Je rêvais que ma famille me rejoigne au États-Unis. J’avais même préparé toutes les formalités nécessaires, dit-il. Mais j’ai très vite réalisé que c’est à Gaza que je serais le plus utile...

http://www.ism-france.org/communiques/Presentation-de-Le-livre-de-Handala-Les-dessins-du-caricaturiste-palestinien-Naji-al-Ali--article-15706
http://www.dailymotion.com/video/xhxuuo_te-retourne-pas-handala-par-olivier-gerard-kyklos-eds_news

RCE